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Arne

Beiträge: 539

New PostErstellt: 26.09.08, 12:05     Betreff: CH: "Romande Energie et le Groupe E vont dans le mur du charbon", Le Temps - 26.09.2008

Eve und der letzte Engländer

Vendredi 26 septembre 2008

Hier eine (schlechte) automatische Übersetzung des Atrikels: http://translate.google.ch/...

Romande Energie et le Groupe E vont dans le mur du charbon  
 
Les ménages romands consomment de l'électricité produite à partir du charbon. Mais jamais sans doute, ils n'imaginaient que les sociétés électriques, dont ils sont en réalité les propriétaires (Romande Energie, Groupe E), avaient l'intention d'investir massivement dans une usine thermique au nord de l'Allemagne. Ils l'ont appris en mai et en août dernier: Romande Energie (Vaud) veut engager 36 millions de francs et Groupe E (Fribourg, Neuchâtel) 100 millions dans la construction d'une nouvelle grande centrale électrique au charbon à Brunsbüttel, dans le Schleswig-Holstein. D'une puissance de 1800 MW, le projet de Brunsbüttel vient d'être abandonné par la ville de Constance mais demeure soutenu par de nombreux services industriels locaux ou régionaux, même si l'opposition locale s'organise et donne de plus en plus de la voix.

 Les électriciens romands justifient leur prise de participation par la nécessité d'investir dans de nouvelles capacités pour assurer leur sécurité de l'approvisionnement. Ils insistent peu sur la filière choisie car ils savent que c'est un choix environnemental catastrophique. Le charbon est le plus gros contributeur à l'effet de serre et très polluant (émissions de mercure, cendres radioactives, etc.). A raison, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) préconise d'interdire carrément et simplement toutes les centrales à charbon d'ici à 2030. Dans une étude qui fait référence, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) recommande aux autorités politiques de ne plus autoriser de centrales à charbon qui ne prévoient pas d'emblée une technologie permettant de capter et de séquestrer le CO2. En 2013, les centrales à charbon européennes, qui bénéficient d'exemption sur le CO2, seront soumises à un système d'enchères qui va renchérir le coût de production qui, il est vrai, est très compétitif, si l'on fait abstractions des coûts environnementaux cachés. Mais il est probable que le Parlement européen impose la mise en place d'une filière charbon «propre» qui va renchérir d'au moins 30 à 40% le prix du kWh électrique d'origine fossile. L'argument de la sécurité d'approvisionnement avancé par les électriciens est donc tout relatif: ils investissent dans une filière qui a mangé son pain blanc. En réponse aux critiques, les promoteurs de Brunsbüttel affirment que leur projet de centrale est compatible avec l'ajout, à terme, d'une unité de captation et séquestration du CO2. Mais, comme le relève le MIT, une adaptation a posteriori est chère et peut poser de sérieux problèmes de coûts si le CO2 ne peut pas être enfoui ou valorisé à proximité du site d'exploitation. Enfin, tous les grands projets de centrales à charbon font aujourd'hui l'objet d'une forte opposition locale et régionale. L'entreprise électrique grisonne Raetia vient d'en faire les frais et gèle (mardi) son projet d'usine en Calabre. Aux Etats-Unis, pays où le charbon est dominant, la plupart des nouveaux projets de centrales sont bloqués.

Le choix stratégique de la Romande Energie et du Groupe E n'est donc pas aussi raisonnable qu'il y paraît au premier abord sous l'angle de la sécurité d'approvisionnement. Le charbon est, avec le nucléaire, la filière énergétique la plus contestée. D'ailleurs, une petite enquête montre que le malaise est réel au sein des gouvernements vaudois, fribourgeois et neuchâtelois qui devront répondre aux nombreuses interpellations politiques. Et pour la première fois sans doute de l'histoire, la contestation écolo déborde à droite, comme le montre le vote du Grand Conseil vaudois où les partis bourgeois se font un malin plaisir de poser des questions sur les intentions de la

Romande Energie dont chacun sait que la Ville de Lausanne, à majorité rose-verte, est l'un des actionnaires de référence avec l'Etat. A Fribourg, le Conseil d'Etat joue les Ponce Pilate en expliquant qu'il n'est pas «responsable» de la stratégie industrielle du Groupe E. Mais, comme le petit enfant qui craint d'avoir fait une gaffe, on devine que le malaise ne fait que grandir parmi ses membres. Et ce n'est pas trahir de secrets que de dire que les décisions d'investissement à Brunsbüttel n'ont pas été «unanimes». En clair, si les opposants aux investissements de la Romande Energie et du Groupe E font beaucoup de bruit, les gouvernements cantonaux lâcheront leur société électrique et joueront après coup les «vierges effarouchées». C'est le côté déplaisant du dossier: le débat qui était inévitable intervient trop tard.

Pour les sociétés électriques romandes, investir dans le charbon sale est un choix stratégique qui s'explique par la peur de devoir acheter de plus en plus de courant à des fournisseurs étrangers et à des prix qui ne pourront plus être déterminés par des contrats à long terme (bannis par la législation européenne). En clair, face aux géants du marché, les petites fourmis romandes ont peur de se retrouver comme la cigale, démunies et sans réserve stratégique. Mais il est douteux qu'un peu d'électricité au charbon change radicalement ce destin. En fait, les électriciens romands ont raison de s'inquiéter sur leur sécurité d'approvisionnement mais il n'est pas sûr que de vouloir faire feu de tout bois soit la meilleure politique.

La Suisse a une vocation hydraulique et renouvelable. Si le potentiel des barrages est proche de son maximum, le virage vers les énergies renouvelables est beaucoup trop timide. L'effort majeur devrait porter sur la réduction de la consommation électrique et la valorisation des sources d'énergie qui peuvent être produites localement (biomasse, géothermie profonde, mini-hydraulique, etc.). Investir dans le charbon au nord de l'Allemagne est une stratégie à contresens. Elle montre que les électriciens ont de la peine à choisir entre perpétuer le système actuel (produire plus, avec un peu de tout) ou opérer un choix radical vers les énergies nouvelles et propres. Les électriciens sont convaincus qu'il vaut mieux suivre le mouvement que de le précéder, soit investir quelques miettes dans les nouvelles énergies renouvelables, en attendant le moment où elles seront incontournables. C'est un choix rationnel mais il n'est pas sûr qu'il soit paradoxalement le plus prudent si, comme on le devine, la révolution «verte» devait s'accélérer. Enfin, face aux géants du secteur, il est douteux que les petits Romands tiennent le «choc» des prix les plus bas. Mais à l'inverse, tout montre que dans les énergies vertes et les économies d'énergie, les producteurs locaux seront avantagés. 





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